chronique de P. Randa
Date : Mercredi 28 mars 2007 @ 15:01:38 :: Sujet : Des articles autour de la SRAS
Chronique hebdomadaire de Philippe Randa, écrivain (www.philipperanda.com) et éditeur (www.dualpha.com)
Dilemme électoral
Comment continuer à se proclammer les défenseurs acharnés de cette démocratie à la française, patrie des droits de l’homme, que le Monde entier, certes, ne nous envie parfois que très modérément… tout en tripatouillant sans cesse le jeu électoral afin de s’assurer un monopole de fait à chaque élection ?
C’est
le grand dilemme que se posent aujourd’hui les cadors de l’UMP et du
PS ...
C’est
le grand dilemme que se posent aujourd’hui les cadors de l’UMP et du
PS. L’affaire des signatures se retournent de tous les côtés de
l’échiquier politique contre ces deux monstres politiques. La
solution appartiendrait, comme avant chaque élection présidentielle,
aux dizaines de milliers de maires de villages sans étiquette. Ce qui
exaspère Gérard Pelletier, le président de l’Association des maires
ruraux : « Ces ministres qui veulent nous donner mauvaise conscience,
je trouve ça un peu fort de café. Moi, jamais je ne signerai pour un
candidat que je ne veux pas soutenir. Nous sommes arrivés au bout du
bout de ce système. Il va falloir le changer », grognait-il vendredi
sur France Info. Qu’un
Olivier Besancenot hurle au scandale après l’oukase imposé par la
direction socialiste à ses élus de ne parrainer que sa royale
candidate, pourrait faire sourire. N’est-ce pas l’extrême gauche qui
n’a eu de cesse de diaboliser les maires qui accordaient leurs
parrainages à Jean-Marie Le Pen, n’hésitant pas à les harceler
médiatiquement pour avoir simplement joué le jeu démocratique ? Besancenot,
Bové, voire même Voynet, qui se plaignent de ramer pour obtenir les
précieux ausweis de notre démocratie quelque peu totalitaire, ne sont
en l’occurrence que des « arroseurs arrosés ». On peut en sourire,
certes, mais leur absence éventuelle à la campagne électorale serait
néanmoins tout aussi scandaleuse que celle du leader du Front national,
du vicomte de Villiers ou encore de l’écologiste Antoine Waechter…
alors même qu’une Marie-George Buffet serait présente au nom d’un Parti
communiste qui ne survit que par charité électorale socialiste. L’absence
d’un Le Pen, d’un Besancenot, d’un Bové ou d’une Voynet causeraient ce
qu’il est pudiquement convenu de nommer des « dommages collatéraux »
comme on dit de ces bombes qui tombent là où elles n’étaient pas
prévues. Et
l’ennui, c’est qu’on peut difficilement s’en prémunir. Les médias
français nous rabattent les oreilles depuis des mois que l’élection
présidentielle française serait au contraire un modèle de « frappe
électorale » avec la confrontation programmée Sarkozy-Royal. À
quelques jours de la date fatidique de dépôt des parrainages, à 18
heures le 16 mars, les états-majors de l’UMPS se rendent brusquement
compte que le danger serait bien plus grand pour l’une comme pour
l’autre d’une démocratie confisquée, non plus par la « bande des quatre
» d’antan, mais désormais par le monstre électoral à deux têtes :
l’abstention déjà terriblement importante ferait sans doute un bond
terrible, si terrible qu’on pourrait s’interroger sur la légitimité du
vainqueur si elle dépassait les 50 %. En
effet, imagine-t-on un des candidats interdit de participation
présidentielle, appeler à voter pour l’un de ceux qui en a été la cause
? Les cocus ont rarement vocation à tenir la chandelle.
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